Mounir est un habitué du bureau du directeur. Je l’y vois souvent et parfois, on attend ensemble. Mounir parle sans arrêt, un flot sans queue ni tête, en apparence. Il a un visage d’ange, mais c’est tout.
« Moi j’matte la télé jusqu’à la nuit, j’suis le plus rapide, j’marque le plus de buts. » Il mélange un peu la fiction et la réalité, comme on dit.
« Des fois, j’confonds les gens. Et quand j’étais petit j’étais plus sage que ça. » Je lui demande comment il le sait. « C’est parce que j’ai des vidéos. Et aussi des souvenirs. Je me rappelle, mon p’tit frère il a pris une tarte direct avec les mains comme ça, bam. »
Il mime la claque. Et il arrête de parler.
La claque.