Faim

Huit cent trois pages. Le catalogue trop lourd qui t’allonge le bras quand tu le transportes dans un sac, mais que je me trimballe malgré tout depuis plusieurs jours, comme un gri-gri prémonitoire. Dès que j’ai un moment, je le feuillette sans trop savoir par où commencer. Un magnifique gâteau à étage, encore très précieux et fragile parce qu’il n’est pas découpé.

Les paillettes, bien sur. La colle, le papier, la couleur, les gros, très gros crayons qui contiennent huit fois plus de pigment qu’une mine ordinaire.

Qu’est-ce qu’on aime en fait, quand on est vraiment petit en grandeur et en vieillesse? Sans doute manger de la peinture… parce que page quatre-vingt-quatorze, j’ai trouvé de la gouache qui accompagne l’enfant vers la découverte des couleurs et des textures et qui contient un agent d’amertume pour prévenir l’ingestion.

Très probable que je la goûte quand même, pour savoir. Si vraiment c’est pas bon.