J’entends les hurlements bien avant de voir celui qui les pousse.
D’abord, la silhouette du père qui traine son fils par la main. Il a l’air d’en avoir pris son parti et de ne pas trop mal vivre que tout le monde les regarde. On attend tous le tram, il n’y a rien d’autre à faire que regarder du coin de l’œil comment il s’en sort, là.
Il pleut beaucoup et c’est un arrêt sans abri. Le père est mouillé, le fils dégouline dans son k-way rouge. Il fait exprès de trainer les pieds dans les flaques en tapant le caddie de son père, qui contient des épinard surgelés (on les voit dépasser). Lui, ne s’énerve même pas.
Les hurlements reprennent: « J’veux pas aller chez maaaaman! ».
Toujours calme, le papa répond: « Ben oui, mais c’est comme l’école, c’est obligé ».