Les enfants traînent un doudou dégueu derrière eux, moi je les suis en traversant les journées de « petite-section ». Tout clignote de nouveauté.
Ce matin j’ai ouvert la fenêtre du bureau, étouffant de la chaleur de la veille. Elle donne sur le poulailler.
Tout de suite, j’ai été saisie par l’odeur des fientes de Blanchette et de la fausse Roussette. La vraie a été mangée par un renard dans l’été. Ça a mis une drôle d’ambiance à l’école quand on l’a su. (Ma collègue avait un doute sur la couleur des plumes, alors, elle a appelé la ferme qui garde les poules pendant l’été et ils ont avoué. Mais pour les enfants, c’est toujours Roussette.)
Blanchette, s’est perchée sur la fenêtre et a voulu sauter dans le bureau alors j’ai fait une pause urgente dans l’écoute des messages du répondeur.
Plus tard dans la classe, plein d’enfants pleuraient: faim, perdu dans l’école, maman, vol de camion, terre dans la bouche et le fameux « pleurer a l’air tendance ».
Après la sieste, Momo s’est jeté sur moi comme un koala. J’étais assise sur une chaise de 20cm, impossible de bouger. Il s’est installé et c’était comme ça. Mieux que les moments où il avait lancé de la terre, mordu, mis un coup de pelle en plastique et siphonné le bac à eau du jardin (car on ne voulait pas enlever le couvercle).
Je suis une petite nouvelle dans le monde des petits, pas de doute.