Hier, je suis retournée à l’école. Ça faisait à peu près deux ans que je séchais. Comme j’avais oublié mes deuxièmes chaussures, je suis restée pieds-nu dans la classe toute la journée, parce que dans cette école, on n’amène pas ses chaussures du dehors, dedans. Il vaut mieux avoir des chaussons ou des tongs à portée de main.
A la petite table de l’entrée, les enfants voulaient tous dessiner leurs parents pour les emmener avec eux écrasés au fond de la poche pendant toute la journée. Le vrai amour. J’ai aidé une petite, mais c’était long parce que dès que j’avais terminé de dessiner une sœur, il fallait en commencer une autre. Je n’ai pas osé la contredire parce qu’elle avait toujours les sourcils froncés, les bras croisés et des hectolitres de larmes prêts à sortir, mais je crois que j’en ai dessiné trop.
Ensuite, on s’est mis en cercle pour se dire bonjour en chantant, on s’est comptés et on s’est étirés comme au yoga. On était en train de faire le caillou et d’un coup, Maïna a vomi. En plein milieu du cercle rouge de Maria Montessori, tracé au sol. Les enfants nous regardaient tous étonnés avec les yeux grands ouverts en disant: « Là, elle a un petit peu vomi ». Oui, un petit peu comme une supporter de l’Euro 2016 qui aurait la défaite amère.
Pendant la récréation, tout le monde voulait caresser la grosse poule rousse qui se baladait dans la cour. Ou lui lancer des cailloux. Elle, se planquait derrière un bananier en attendant que ça passe.
A la cantine, Maria a touché mon biceps pour voir si j’avais des muscles. Et elle m’a dit: « Elles sont très belles tes forces » avec les yeux plissés et un ton de diseuse de bonne aventure.
C’était apparemment une journée comme toutes les autres.
1 comments
Comments are closed.