En arrivant dans l’école, on enlève ses chaussures. On peut rester en chaussettes, pieds-nu ou mettre des crocs ou des birkenstocks. Tout est petit et nous rappelle l’époque où on mesurait dans les cinquante centimètres de haut. Des chaises vertes, des tables qui pourraient servir de tabouret, un chevalet avec des couleurs primaires dans des pots avec rebord anti-versement. Une gazinière en bois et de vraies pommes en fruit comestible. Au fond de la classe, une cabane géante, où même un adulte pourrait aller se cacher, en tirant les rideaux, pour rester un peu loin des autres s’il a envie. Près de la fenêtre, une grande feuille de palmier d’un magasin suédois qui abritera des princesses et des perdus dans l’espace qui ne veulent plus rien faire du tout.
Par la porte vitrée, j’aperçois une petite caisse en bois pleine de pommes de pin, posée dans le jardin. Des cailloux en tas et une assiette à miettes pour observer les oiseaux depuis la classe.
En sortant, je passe sur un scotch rouge au sol, une petite ligne sur laquelle certains marchent, font glisser leur doigt les fesses en l’air ou vont s’asseoir de temps en temps.
Je remets mes chaussures et ça sent le caca de poule. Parce que je suis assise sur le banc, à côté des bottes des enfants, et qu’il y a des poules dans l’école.
Les petits font la sieste.
Demain, je passe un « entretien » très sérieux avec des Inspecteurs, qui devront dire si j’ai le profil pour aller dans l’école qui a des poules et des élèves qui ont des crottes de poule sous les bottes.