Aux morts

Si je pense à l’automne, à la pluie et que je rajoute l’armistice du 11 novembre, ça donne presque une chanson qui ne serait pas de moi: Pâle septembre, comme il est loin, le temps du ciel sans cendres, il serait temps de s’entendre sur le nombre de jours, qui jonchent le sol d’octobre… Dans une classe de CP à qui on essaie d’expliquer un peu la grande guerre, c’est l’ascenseur émotionnel et le conflit spatio-temporel: pas simple de prouver, sans vexer personne, que les papas d’élèves nés en 2007 ne sont pas des poilus, même s’ils sont très forts, leurs pères. Alors, il faut bien reconnaître, que souvent on pense qu’ils sont perdus, les élèves, et quand Sacha m’a dit que c’était il y a un siècle la guerre, j’ai dit non. J’ai pas dit « Pfff« , mais j’ai dit « non ». Et puis il m’a répondu « T’as raison maitresse, c’était y a 99 ans, parce qu’on est en 2013 ». Et c’était vrai. Je me suis sentie vieille et un peu nulle aussi.

Et là, on a expliqué ce que c’était un monuments aux morts. J’ose pas dire que c’était génial, mais ça aurait pu durer toute la journée je crois. Les églises et les guerres c’est un truc qui leur parle vraiment: « Moi, quand je pars en vacances en voiture, je passe toujours devant l’église des morts, mais pas toujours. Et aussi à côté tu sais, y a des pyramides avec la croix de Dieu, c’est pour les fusillés. »