A force d’être avec des enfants, ça devient plutôt impossible d’être un vrai adulte. Ils nous déteignent dessus petit à petit. Et je m’en suis rendue compte, en retrouvant un petit cageot parmi d’autres, d’une fin de déménagement. J’avais moi aussi une « boîte à trésor ». A l’intérieur, des bouts de papier déchirés, des post-its, des morceaux de cahiers de plus petits que moi. Ce qui est bien dans les boîtes pas rangées du tout, c’est qu’il y a des strates et qu’on est certain d’y retrouver des choses étonnantes. Une grande feuille rose couleur guimauve par exemple. Sauf que dessus, c’était « la liste de ce qui fait peur ». On l’avait faite un jour en classe, où par la énième fois, remercions les araignées, je leur expliquais que les grands aussi ont peur de trucs, même très peur, même s’ils sont des grands. Les peurs des petits, elles ressemblent aux nôtres. A une différence en fait, ça n’a pas l’air trop difficile d’en parler.
Gratter la moquette et avoir la chair de frousse.
Voir les oiseaux qui partent.
Quand tu veux être toute seule et que tu ne peux pas.