A côté de l’école, il y a un gros, un super gros supermarché. Les élèves en parlent tout le temps. Maman, papa, carrefour. Dans l’ordre. Aujourd’hui, j’y suis allée, même si ce n’est pas mon périmètre habituel. Dans un rayon bourré de gluten, j’ai croisé Amina et sa mère. Direct, la petite m’a dit:
« Beh, t’es pas à l’école?
–Non, je suis sortie.
-Beh, t’habites où alors? »
Je m’attendais à devoir sortir mes papiers, mais je pense l’avoir convaincue après avoir expliqué que j’habitais ailleurs, que j’allais à l’école le matin et que le soir je rentrais chez moi. Mais la deuxième salve de question est arrivée d’un coup. Beh elle était où ma fille. Apparemment, il fallait avoir son enfant à la main pour aller au Supermarché. Mais moi non vu que j’en ai pas du tout. Ça l’a vachement embêtée que je réponde que je n’en avais pas, du tout. Elle a demandé pourquoi, j’ai du répondre devant sa mère que c’était comme ça, j’en avais pas. Et pourquoi. Pourquoi. Parce que parfois on en a, parfois pas, pas du tout. La mère d’Amina était un peu gênée, mais Amina a dit « C’est pas grave » sur un ton de ok, dossier classé, on va pas en faire un plat. Et je lui ai répondu « Beh, à demain à l’école alors? » et elle a fait un clin-d’œil-check de petite fille à Carrefour.