En mille morceaux, pas toujours faciles à recoller. C’est comme ça qu’elle arrive le matin, Mounia. Pas tous les jours heureusement, mais en ce moment, si. Souvent.
J’étais sur ma petite chaise et elle s’est collée sur moi comme un poisson pilote. Cette année, j’ai pas encore attrapé de poux et c’est un peu honteux mais j’ai regardé attentivement – qui dans la classe – en avait. Pas Mounia. Alors quand elle me colle, je la laisse me coller. Nos cheveux peuvent se mélanger, c’est bon. Et même avant que je ne vérifie, j’ai pris le risque des poux. Sinon ça aurait été trop dégoûtant de la repousser, comme ils disent.
« -Alors, Mounia, qu’est ce que t’as fait ce week-end?
-J’ai chanté.
-Ah bon? T’as chanté quoi?
-Ta chanson. »
Ma chanson. Celle qu’on apprend ensemble dans la classe.