On est encore au mois de juillet, retraite d’une collègue dans la cour d’une petite école, trente-six degrés à l’ombre, la température ne redescend pas et l’année se termine après une soirée arrosée et émouvante.
A deux pas de là, une autre fête. Des chaises, au milieu de la prairie. C’est l’ambiance des vacances, barbecue, tout le monde qui discute, comme si la soirée commençait à peine à la guinguette, juste avant que les guirlandes ne s’allument. Une première impression fugace et gênante, vite balayée par la réalité.
Au milieu de ce grand rond-point qui ressemble à un champ, le camp des réfugiés sahraouis se reconstruit, après sa destruction à quelques mètres de là, sous le pont qui traverse la Garonne. Principe de précaution avant les grandes marées, tout a été rasé pour leur sécurité.
C’est juste à côté de l’école, j’y suis passée très souvent cette année. Au début je ne savais pas qu’ils étaient là, cachés sous le pont.
Dans quelques semaines, ce sera la rentrée. Il y aura toujours ce pont, ce rond-point, la route entre les deux, la rocade à côté, les gazinières abandonnées et les matelas qui sèchent.
Les Sahraouis aussi, sans doute.