La cour de l’école est surchauffée, il a fait 35 degrés aujourd’hui. C’est le grand soir, et tout le monde attend ce moment pour des raisons totalement différentes. On parle bien de la kermesse, et pas trop de la fête de l’école. Alors que Kermesse à la base, c’est un mot qui désignait des fêtes religieuses. Et en regardant la cour, c’est plutôt marrant. Une école publique au milieu des tours, je ne sais pas combien de nationalités, quelques mamans voilées et tout le monde les yeux rivés sur la scène où les classes se succèdent.
Un instit qui a l’air crevé passe à côté de moi, on discute deux secondes et il me dit que finalement lui, il aime bien ça les kermesses. « Voir les enfants tellement heureux sur scène ».
Un peu plus tard, dans les toilettes, des CE1 remplissent des canettes d’eau et se ruent ensuite dans la cour. Une canette dans chaque main, à bout de bras, ils tournent sur eux-même comme des hélices d’hélicoptère en envoyant de l’eau tout autour, sans discontinuer car il y en a toujours un qui revient des toilettes. La fumée des saucisses du barbecue des parents arrive sur eux. C’est beau et ça sent les vacances. Il n’y pas de petites lumières colorées dans les arbres mais on les voit presque quand même.
Un petit me donne sa poche de déguisement, parce qu’il doit aussi tenir ses chips et son oasis. « La kermesse c’est trop bien parce qu’on peut faire les trucs interdits d’habitude. Au début j’voulais pas, mais après j’ai vu que les autres ils le faisaient et que les grands ils regardaient pas trop, alors je l’ai fait aussi. C’était génial. On a de la terre partout »